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Revenons à l'enquête… Gustave vient d'avouer, il explique que son frère Clovis est également au courant. Amené au tribunal de Digne, Clovis Dominici est confronté aux aveux de son frère, mais il croit que Sébeille bluffe, mais quand celui-ci se retrouve devant Gustave, il tombe dans ses bras et avoue à son tour.
« Si Gustave a parlé, il n'y a pas de raison que je vous le cache plus longtemps, c'est notre père qui a fait le coup…. » ( voir Dépositions et page sur Clovis ).
Le Commissaire Sébeille a donc en poche les aveux des deux fils. Il envoie chercher Gaston, qui depuis le début des interrogatoires est à la Grand'terre. On l'amène au Palais de Justice. Son interrogatoire commence le Vendredi 13…
Gaston n'en dit pas plus, il ne parlera pas, en tout cas, pas ce soir là…
Au matin du 14 Novembre 53, le Commissaire Sébeille pose sur la table, devant Gaston, un exemplaire du journal « le Provençal » et du « Méridional ». En gros titre, L'aveux des fils:
« GASTON DOMINICI EST L'ASSASSIN DES DRUMMOND » Ses deux fils Gustave et Clovis ont reconnu qu'il était l'auteur de l'horrible tuerie…
Gaston pâlit, et se met a hurler que les assassins sont ses fils. Vers 10 Heures, après que Gaston se soit calmé, Sébeille quitte le tribunal pour accompagner le Juge Périès à la Grand'terre, les fils doivent montrer au Juge où était cachée la carabine. C'est à ce moment que les photos sont prises. Les femmes du clan Dominici avaient lu les journaux et se trouvaient à la Grand'terre, l'accueil de la Police fut houleux.
A 14 Heures, le Commissaire reprend son interrogatoire dans la Salle du Conseil du Palais du Justice de Digne . Calme, Gaston dit qu'il ne comprend pas pourquoi ses fils l'accusent. Le procès verbal du Commissaire est clos à 18 heures. Gaston reste seul avec un agent de police, Mr Guérino. Mr Guérino parle le patois, une conversation s'engage entre lui et Gaston.
Gaston revient sur sa vie, sur son histoire. Voici, tiré du livre du Commissaire Sébeille une partie de la conversation telle que la décrite l'agent Guérino à ses supérieurs, et au Tribunal où il déposera en 1954. Guérino : Vous n'avez pas mangé ? Gaston : Eh non… je n'ai pas faim, puis j'ai mal aux pieds…Cette affaire, elle me coupe l'appétit, je commence à en avoir assez. A mon age, je serais mieux dans mon lit. Toi tu es jeune, tu t'en moques. C'était le bon temps à la Grand'terre, tu sais combien je l'ai payée ? .. Gaston parle ensuite de sa vigne, de sa terre… de ses problème avec la Marie, sa femme. Guérino est étonné de recevoir des confidences qu'il n'a pas sollicitées. Puis Gaston se met a pleurer. Guérino, attendrit, lui dit : Si vous avez quelque chose à dire, il vaut mieux le dire tout de suite, à votre age, on en tiendra compte… Gaston : Eh bé ouais, c'est un accident, ils m'ont pris pour un maraudeur … C'est moi qui ai tué les Anglais.. tout ça c'est à cause de cette saloperie d'éboulement. C'est pas trois morts qu'il y aurait eu si la micheline était arrivée. J'y ai été voir. J'ai pris mon fusil. Pourquoi je l'ai pris….Je suis allé au campement. L'Anglais ma sauté dessus. J'ai tiré...
Il est 19 Heures, et la garde de Guérino s'arrête à 20H. Guérino demande à Gaston de dire cela au Commissaire Sébeille, mais il ne veut pas. Gaston demande a parler « au Président » il entend par là le Commissaire Prud'homme qu'il avait vu la veille. Sébeille est prévenu, et on l'informe que Gaston ne veut pas lui parler. Gaston répète donc sa première déclaration au Commissaire Prud'homme, puis consent a parler au Commissaire Sébeille. Il donne ses aveux et détaille la nuit du 4 au 5 Août 52 ( voir PV d' audition ). Il y a des incohérences et des erreurs dans cette déclaration, nous y reviendrons.. mais Gaston y donne aussi des éléments que seul l'assassin pouvait connaître.
La cause étant entendue, Le Juge d'instruction décide de faire une reconstitution du triple crime. Elle aura lieu le 16 Novembre 1953. En effet il était impossible de la faire le 15, c'était un Dimanche et une foule de curieux avaient envahis les lieux.
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